Recherche clinique et épidémiologique

Biais de classement

Définition

Ce biais peut être nommé biais de classement, biais d'information ou biais de mesure selon les sources.

Le biais d'information provient d'une erreur de classification des sujets, qui peut affecter aussi bien l'exposition que la maladie ou tout autre critère de jugement ou variable recueillie au cours de l'étude.

L'erreur de classification peut résulter d'un instrument de mesure défectueux ou d'un cadre d'observation inadéquat (variation dans la façon dont les paramètres sont obtenus et recueillis selon le groupe d'appartenance du sujet). De simples erreurs aléatoires de mesure (défaut de précision) ne sont pas susceptibles d'entraîner de biais de mesure, si elles sont de même amplitude dans les groupes comparés.

Ce biais peut être différentiel ou non différentiel.

Il est différentiel, si l'erreur systématique de classification concernant l'exposition (ou la maladie) diffère entre les sujets malades et non malades (ou entre les exposés et les non exposés).

Si l'erreur systématique de classification est identique chez les sujets malades et non malades (ou les exposés et les non exposés), le biais est dit « non différentiel ».

En présence de biais différentiel, l'OR (ou le RR) ainsi estimé peut être diminué ou augmenté par rapport à sa « vraie » valeur.

Exemples

  • Biais de mémorisation (« recall bias ») :

Il survient lorsque les souvenirs que les sujets peuvent avoir d'une exposition diffèrent d'un groupe à l'autre. Un sujet malade, aura plus tendance à rechercher dans son passé une exposition antérieure à un facteur d'exposition potentiel qu'une personne en bonne santé et il peut donc se sentir plus concerné par l'étude. Les réponses obtenues risquent d'être erronées et l'exposition pourra donc être minimisée ou à l'inverse exagérée selon que l'on présente ou pas la maladie. Ce biais risque donc de fausser l'estimation des mesures d'association (odds ratios). Il est essentiellement retrouvé dans les études cas témoins.

Exemple : Une enquête s'intéresse à l'exposition à certains facteurs (cancérogènes, virus...) au cours de la grossesse. Des femmes ayant mis au monde des enfants malformés et des femmes ayant eu des enfants en bonne santé sont interrogées sur leur exposition à ces facteurs de risques potentiels (médicaments par exemple) au cours de leur grossesse. Les femmes ayant eu des enfants souffrant de malformations, ont plus tendance à essayer de retrouver une exposition à un facteur de risque potentiel, à l'origine de cette malformation, contrairement aux femmes ayant eu des enfants en bonne santé qui n'y ont pas réfléchi de manière approfondie.

  • Biais de déclaration (« reporting bias ») :

Un sujet interrogé, en particulier sur des sujets sensibles (utilisation de stupéfiants, d'alcool, relations sexuelles...) peut inconsciemment orienter ses réponses pour « plaire » à l'observateur ou a tendance à répondre selon les normes sociales en vigueur et donc à sous-déclarer des comportements reprouvés par la société.

  • Biais de subjectivité de l'observateur (« observer/ interviewer bias ») :

L'observateur lorsqu'il est informé du statut exposé/ non exposé (ou malade – non malade) de la personne qu'il interroge, risque inconsciemment de suggérer les réponses données ou d'en interpréter le sens. Dans ce cas l'interview va donc être réalisée de manière systématiquement différente selon le groupe d'appartenance du sujet.

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